"[At GameWard] Je suis juste joueur pro, et je vis ma saison de LFL à 100%"
Karim "Karim kt" Aubineau, Jungler talentueux chez Joblife, a eu un impact significatif dans le monde de l'esport grâce à son style de jeu dynamique et à ses prouesses stratégiques. Ayant débuté en tant que joueur Master limité par une mauvaise connexion internet, il a rapidement gravi les échelons pour devenir un joueur professionnel. Dans cette interview, Karim nous raconte son parcours, ses débuts, ses expériences mémorables avec des équipes comme aAa, Gameward et BIG, et les leçons qu'il a apprises en cours de route.
| Salut Karim, peux-tu te présenter rapidement ?
Karim kt : "Je m'appelle Karim, Jungler pour Joblife. Je suis passé par des équipes comme Gameward, GO, Big, des ERL1 et maintenant je suis de retour en DIV2, même si ce n’est pas vraiment un retour mais plus une découverte !"
| Est-ce que tu peux nous parler de ton parcours avant de te lancer pleinement dans le jeu ?
Karim kt : "Avant de jouer à LoL full time ? Je ne faisais rien, j’étais quelqu’un de “normal”, j’avais une vie standard ! Je jouais juste à LoL de temps en temps car j’avais une connexion de m**** chez moi donc je jouais très peu, à peu près 200 rankeds par saison. J’étais donc Master puis je me limitais un peu car je me disais, “vas-y je ne peux pas jouer donc je vais rester Master”."
"Ensuite vient la fac où j’avais décidé d’arrêter League of Legends. J’avais des responsabilités, je me suis dit que j’allais essayer de devenir un bon étudiant et de rester sérieux."
"Comme j’avais du temps libre à la fac et que je m’étais organisé un petit train de vie où je dormais de 18h à 23h, je jouais la nuit puisque c’était le moment où la connexion était stable chez moi. Puis en faisant cela, au bout de 3 semaines, je suis passé chall ce qui m’a permis de faire quelques tryouts avec des équipes."
| Tu as eu l’occasion de te faire tes premières armes en France chez aAa puis Gameward. Quels souvenirs gardes-tu de ces équipes ? Peux-tu me parler de cette époque ? Première équipe professionnelle.
Karim kt : "De aAa, je garde sûrement moins de souvenirs que de Gameward parce que chez aAa, on était en remote. On jouait chez nous, malgré le fait que chaque semaine on se retrouvait sur Paris pour jouer les matchs officiels. Cela ne change pas le fait que j’ai eu moins d’interactions avec les équipes, mais dans l’ensemble, c’était une bonne année pour découvrir ce qu’était le système de ligue car c’était une première en France après l’époque des LAN."
"C’était vraiment différent, on devait être régulier et c’était mon premier salaire. C’était un peu la découverte du métier de joueur pro au final. J’en garde quand même de bons souvenirs malgré que nous ayons fait top 6 et top 7 de LFL. Je me suis bien développé cette année-là !"
"Concernant Gameward, je pense que c’était ma meilleure année esportive, humainement ou en termes de résultats car on avait battu toutes les prédictions. On avait une équipe sur le papier qui était pressentie pour jouer le bas de tableau mais on avait trouvé plein de solutions, on travaillait vraiment beaucoup pour essayer d’avoir une synergie et je pense qu’on avait bien réussi à trouver ce qui fonctionnait pour nous ! Donc oui, je pense que Gameward reste ma meilleure année esportive… pour le moment."
| Tu en gardes un meilleur souvenir ? Au-dessus de ta victoire de la Prime League avec BIG ?
Karim kt : "Oui, car chez Gameward ce sont des souvenirs où j’étais joueur pro et je n’avais aucun problème ! Je ne me pose pas la question de savoir si j'allais faire des tryouts LEC ou je ne sais quoi. Je suis juste joueur pro, et je vis ma saison de LFL à 100%. Je n’avais pas d’autres problématiques que de jouer ma saison."
| Tu donnes l’impression d’avoir vraiment passé une bonne année chez Gameward. Comment cela s’est passé ?
Karim kt : "C’était la première année de Gameward donc ce n’était pas optimal mais on avait des locaux sur Paris à Boulogne, et après un mois, ils nous ont trouvé une maison. C’était un peu loin puisque c’était à une heure de trajet des locaux, donc c’était un peu relou !"
"Le problème de Gameward était que l’organisation avait les capacités pour faire fonctionner une équipe mais je pense que, dans leur première année, ils n’avaient pas trop compris comment faire fonctionner une équipe esport. On avait une heure de trajet aller puis une heure de trajet retour. Certes certains vont dire “C’est quoi 1h de trajet dans Paris ?” mais, quand tu termines ta journée à 1h du matin, il faut rentrer chez toi après !"
"On n'avait pas accès aux locaux le weekend car on n’était pas encore assez matures pour être laissés seuls. Il fallait un membre du staff mais ils ne pouvaient pas en weekend car ils avaient une famille."
"Malgré toutes ces contraintes, ça a permis de vraiment souder les joueurs. Les weekends on ne jouait pas donc on faisait des activités entre nous. On allait faire les idiots dans les rues de Versailles, on faisait des trucs quoi !"
| Après ta saison de LFL, tu pars chez BIG en Allemagne. Comment s'est passé ton recrutement là-bas ?
Karim kt : "Il faut savoir qu’après notre année en LFL, Seelame et moi étions les joueurs qui avaient le moins d’offres. BIG était une équipe qu’on avait scrim vers la fin de l’année avec Gameward et je crois qu’on avait gagné 5-0 contre eux. Je me souviens que Reeker est venu me parler à la fin des scrims, et j’ai vu qu’il était un peu confus concernant la raison de leur défaite, contre Gameward et notre équipe d’idiots."
"Ce que Don Arts en avait retiré, c’est qu’on avait un style de jeu très coinflip, sauf que Reeker ne voulait pas accepter d’avoir perdu alors qu’on jouait de façon très aléatoire, il se disait qu’il y avait forcément une raison ! Il m’a donc ajouté sur LoL puis on s’est parlé en soloQ. Il blaguait encore sur mon style Gameward agressif, donc oui, cela s’est fait naturellement."
"Je lui ai envoyé un message privé pour lui demander ce qu’ils faisaient l’année prochaine et il m’a répondu qu’ils n’avaient pas le budget pour nous recruter, car avec SLT, on voulait absolument jouer ensemble. Aucune équipe LFL ne nous a proposé un contrat à tous les deux. On est donc partis voir à l’étranger, donc on a fait comprendre à BIG que le salaire n'était pas un problème et voilà."
"D’ailleurs, BIG était ma seule offre il me semble sur ce mercato qui était très chaotique car SLT et Enjawe étaient les deux joueurs vraiment mis en valeur et donc Seelame et moi étions un peu laissés sur le côté."
| C’est la première fois que tu vas jouer dans un pays étranger. Comment ça se passe pour un joueur le fait de devoir déménager toute sa vie dans un autre environnement ?
Karim kt : "On a déménagé à Berlin début janvier. On avait un appartement dans le centre de Berlin. Tous les matins, on avait un van BIG avec un logo qui venait nous chercher. Quand j’ai rejoint l’équipe, c’était la première fois qu’ils utilisaient le système de locaux. Ils étaient encore en travaux, etc. On avait vraiment tout ce qu’il fallait : salle de sport, cantine et tout le reste. C’était vraiment pas mal."
"C’était la première fois que je déménageais, mais je pense que c’était plus simple pour moi que pour SLT car je pense être plus sociable que lui. Mais je l’ai très bien vécu, je ne sais pas comment lui l’a vécu mais moi ça n’a rien changé à ma vie. Je suis arrivé là-bas, je me suis très bien entendu avec mes teammates, on est vraiment devenu potes très rapidement. Je pense que c’est pour cela que nos résultats sont allés en s’améliorant car on avait de bonnes relations."
"Alors le seul regret que j’ai eu en Allemagne est que j’ai déménagé pendant la période Covid. Tout était fermé, donc je n’ai rien fait d'autre que le trajet appartement-locaux, même si, pour être honnête, la ville n’est pas si belle que cela !"
| Comment s’est passé le changement de structure entre BIG et Gameward ? Quelles étaient les différences entre les deux structures ?
Karim kt : "Cela m'a fait changer parce que j’ai remarqué qu’à l’époque, BIG était au service des joueurs alors que chez Gameward, ce sont les joueurs qui étaient au service de l’organisation. Tu pouvais vraiment faire ta princesse à certains moments !"
"Une anecdote simple qui ne m’est jamais arrivée dans aucune de mes équipes françaises : j’avais acheté la nouvelle Logitech G-Pro qui venait de sortir, et une semaine après l’avoir reçu, le head of esport débarque dans la salle. Il voit nos nouvelles souris et nous demande qui les a achetées ? Je lui réponds que c’est nous et là, il me dit de lui envoyer la facture car c’est l’organisation qui est censée nous payer cela !"
"Voilà pourquoi je trouve que BIG est vraiment une organisation qui est au service du joueur pour qu’il soit dans les meilleures conditions. Cette mentalité est vraiment propre à BIG car je sais que certaines structures veulent tendre vers cela mais, au fil de ma carrière, j’ai vraiment remarqué cela seulement chez eux."
- Plad -
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