Les plays-in 2023 ont-ils été une réussite ?
Devant les critiques récurrentes prononcées à l'encontre des plays-in des Worlds de LoL, Riot Games a intenté des changements importants pour l'édition 2023. Fini les phases de poule longues avec de nombreux bo1 sans enjeux, place aux bo3 et aux bo5. Médiatiquement, c'est une réussite, avec des statistiques très satisfaisantes pour une telle phase. Sportivement, les nouveaux modes de qualification ont également apporté satisfaction auprès des fans, sans être exempts de tout reproche néanmoins.
Petit historique des Plays-in :
En 2017, devant la multiplication des équipes et des joueurs dans les régions mineures, Riot Games avait décidé d'ajouter une phase supplémentaire aux championnats du monde. Plutôt que de donner deux slots à des équipes qualifiées via un tournoi à part, disputé plus tôt dans l'année et exclusif aux petites région, on met 4 slots sur la table qui se joueront à la fois entre les régions mineures et les seeds les plus bas des régions majeures. Ainsi, en 2017, Team WE, Fnatic, C9 et Fenerbahçe Esports étaient sortis de poule contre des équipes comme Gambit Esport, Kaos Latin Gamers ou encore Dire Wolves.

En 2018, tous les seeds de régions majeures (Corée du Sud exceptée, puisque la LCK n'envoyait pas d'équipe au play-in) passent la phase, reléguant les régions mineures dans l'ombre de la phase de poule. Et globalement, ce n'était pas très serré, à part C9 qui doit s'employer pour battre Gambit 3-2 et G2 qui perd un bo1 contre Supermassive, il n'y avait pas de quoi se réjouir pour les viewers non issus des régions mineures. 2019 est un bis repetita, avec une fois de plus le seed russe (Unicorns of Love) très proche de passer). Les plays-in sont alors devenus un placard dans lequel Riot range ses petites régions pour les écarter des poules.

Riot décide alors de premiers changements pour 2020, avec le retrait de deux équipes, on passe à deux poules de 5 qui se jouent en une session de matches allers simples, le premier se qualifie, le dernier est éliminé, les 3 autres se battent pour les deux autres places. Un format peu punitif dépouille les bo1 d'un réel intérêt : MAD Lions et LGD Gaming ont beau finir en 1-3 dans la poule, ils peuvent quand même se qualifier. Même si à la fin, UOL parvient à créer l'exploit et à qualifier la Russie pour ses premiers Main event de Worlds depuis 2016, le format interroge déjà. 2021 et 2022 n'auront pas été beaucoup plus enivrants, les bo5 finaux restent sympathiques, mais les bo1 qui les précèdent ennuient globalement le public.
La force du nouveau format : fini les matches sans enjeux
L'absence d'enjeux pour la grande majorité des matches était au cœur des problèmes soulevés par la communauté. D'une pierre deux coups, Riot Games simplifie beaucoup le suivi des plays-in et fournit une réelle tension. Le calcul est simple : deux victoires en bo3 pour accéder à un bo5 final qualificatif, tandis qu'après deux défaites, on est éliminé. Les fans ne s'y trompent pas, le jour 1 des plays-in attire déjà 1 million de viewers (selon Esports Charts) pour GAM-LOUD. Le même score est atteint le lendemain pour BDS-TW (alors que le match s'est déroulé durant la matinée pour les Européens), il ne fait aucun doute que sur le plan des chiffres, le nouveau format des plays-in a séduit. Histoire de comparer, 1 million, c'est 600 000 personnes de moins que la cinquième meilleure audience des Worlds 2022 (T1-RNG, quart de finale). Étant donné l'écart d'enjeu, un tel rapport est pleinement satisfaisant.

Le retrait des bo1, régulièrement décriés sur LoL étant perçu comme arbitraires et parfois frustrants à regarder, a lui aussi été agréablement reçu. Les bo3 ont permis un bon hybride entre efficacité et compétitivité - même si on aurait bien apprécié un bo5 entre BDS et Team Whales - et les matches se sont bien enchaînés. La finalité des bo5 fait également qu'aucune équipe ne peut se qualifier sans passer par la case des gros matches, ainsi, BDS et GAM, les deux qualifiés, ne posent pratiquement pas de question quant à leur légitimité en Main event.
Sportivement : une réussite globale non sans réserves
Sportivement, il y a peu à redire sur le play-in, mais certains détails ont malgré tout soulevé quelques sourcils. Premièrement, l'idée de se faire éliminer après seulement deux matches peut en frustrer certains, comme R7 ou DFM, éjectés après 4 games et 3 jours de tournoi. Et dans le cas d'un tirage plus déséquilibré que ce qui est arrivé cette année, une équipe pourrait se retrouver "privée" de tournoi.
En dehors de ce problème qui reste très mineur, un autre plus important a émergé dans les bo5 terminaux. En effet, ces derniers opposent les deux équipes qui ont remporté leurs deux matches sans défaite à ceux qui ont perdu un bo3 au passage. Mais pas de seconde chance pour quiconque, les bo5 mettent tout le monde à égalité au prix d'une équité globale. PSG par exemple, auteur d'un 4-0 autoritaire dans son arbre, n'a pas de seconde chance après avoir perdu contre BDS qui avait pourtant glissé contre Team Whales. Les avis divergent sur le sujet : à titre d'exemple, sur Twitter, on retrouve Zerotick, caster chez OTP qui critique cette iniquité tandis que dans les réponses, Tipsalewo, journaliste esport soutient que tout le monde est logé à la même enseigne pour les bo5 et qu'en cela, le format demeure satisfaisant.

- Diane -
/Comments
Write a comment